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République Centrafricaine (RCA) :
Mission à Bangui

Du 1er au 16 décembre 2014

Cette journée d’octobre 2014 aurait pu être comme toutes les autres. Un simple appel téléphonique en a décidé autrement. Une collègue, Capitaine à la Direction de la Coopération Internationale m’appelle. Elle est à la recherche d’un spécialiste de l’organisation des PC, pour une mission en République Centrafricaine. Elle s’est adressée à la Direction Centrale de la Sécurité Publique qui lui a communiqué mon nom. 

Alors voilà la proposition qu’elle me fait : il s’agit d’effectuer une formation au profit des opérateurs du futur Centre Opérationnel Commun du ministère de la sécurité publique et de l’émigration – immigration. Grâce à l’Union Européenne, les policiers et gendarmes centrafricains bénéficient actuellement d’un programme de formation afin de leur permettre de reprendre progressivement à leur compte la sécurité

intérieure du pays. Dans ce cadre, le ministre a décidé de la création d’un Centre Opérationnel unique, commun à la Police et à la Gendarmerie, et capable de gérer de façon coordonnée les deux forces. 

La formation doit durer deux semaines et s’adresser à une quarantaine de gendarmes et policiers pressentis pour armer ce futur Centre Opérationnel.

Je demande un délai de réflexion. Mon interlocutrice me dit qu’elle espère une réponse positive de ma part. Même si elle n’est pas vraiment emballée de me voir partir ainsi, Lina comprend que l’aventure me tente à bien des égards et ne s’y oppose pas.

Une fois mon accord communiqué à Paris, il ne reste plus qu’à régler les problèmes

administratifs et médicaux avant de partir.

Durant les semaines qui restent, je passe de longues soirées à préparer un plan de formation et à rassembler de la documentation. Si je crois maîtriser mon sujet d’un point de vue professionnel, j’appréhende un peu le côté formation. C’est une chose de connaître un sujet, c’en est une autre que de savoir l’enseigner !

République Centre Africaine_14.jpg

A la fin de l'année 2014, j'ai été sollicité pour exécuter une mission de formation au bénéfice de policiers et de gendarmes centrafricains.

Une occasion extraordinaire de découvrir un pays dont la situation politique, économique et sociale est particulièrement difficile et de faire des rencontres particulièrement enrichissantes.

Bruno

Lundi 1er décembre 2014

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C’est parti pour la première étape. Je commence en douceur avec un vol d’après-midi Nice - Charles de Gaulle. Une fois à Roissy, je m’installe dans un hôtel de la zone aéroportuaire car demain, le vol vers Bangui décolle tôt.

Mardi 2 décembre 2014

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Mardi, huit heures, je suis au comptoir d’embarquement d’Air France. Aucun risque de se tromper, compte-tenu de la situation instable en Centrafrique, il n’y a qu’un vol par semaine entre la France et Bangui. Décollage vers 10 heures 30.

Après un vol de 6 heures 30 environ, nous arrivons à Bangui. L’approche de l’aéroport donne un peu le ton : les abords de la piste ressemblent à un immense bidonville constitué essentiellement de tentes. Des militaires sont postés de part et d’autre de la piste et en interdisent l’accès.

Je débarque à l’aéroport international de Bangui M’Poko : un simple bâtiment de deux étages, défraichi, protégé par des véhicules militaires français.

Les passagers descendent directement sur le tarmac, et sont orientés vers des tentes blanches frappées d’une Croix Rouge explicite : l’épidémie d’Ébola qui frappe le pays impose des contrôles stricts. Nous sommes sommairement auscultés, chacun renseigne un questionnaire sanitaire, avant qu’enfin, nous puissions regagner l’aérogare.

Il fait chaud, très chaud et le contraste avec la température à Paris est saisissant.

A l’entrée du bâtiment, je suis accueilli par Gilles DORIS. C’est mon correspondant local depuis quelques semaines maintenant. Nous avons eu plusieurs conversations par Skype interposé pour préparer la mission. Gilles est Capitaine de gendarmerie, il est coopérant à Bangui et participe à la mission de l’Union Européenne en charge de la formation des Forces de Sécurité Intérieure.

Après un rapide contrôle de police, je récupère mes bagages et nous regagnons le véhicule de Gilles. En route, Gilles me rappelle les consignes de sécurité qu’il m’avait déjà données avant mon départ : ne jamais sortir seul, conserver toujours sur moi, et chargé, le téléphone qu’il me remet et dans lequel les numéros de l’ambassade de France et de son propre téléphone sont enregistrés, en cas d’accident ou d’incident, joindre téléphoniquement ou regagner immédiatement l’ambassade … d’ailleurs, c’est à l’ambassade de France que nous nous rendons en premier lieu.

Celle-ci est située en bordure de l’Oubangui, c’est une grande villa dans un vaste parc entouré d’un haut mur d’enceinte et dont le portail est protégé par des gendarmes en arme. De grandes baies vitrées font face au fleuve, mais, une fois à l’intérieur, je me rends compte qu’elles sont protégées par des sacs de sables empilés !

Une fois les formalités d’enregistrement effectuées, et après que l’on m’ait « offert » un petit mémento rappelant toutes les consignes de sécurité, nous nous rendons à l’hôtel où je dois loger.

L’hôtel du Centre, situé dans le quartier où résidaient autrefois les français de passage, fut pendant longtemps un lieu plutôt chic fréquenté par les hommes d’affaire et les équipages d’Air France en escale. Aujourd’hui, il héberge essentiellement des fonctionnaires internationaux et des membres d’ONG en mission.

Ma chambre, très vaste, est au premier étage, avec vue sur la cour intérieure, sa piscine et sa végétation tropicale. Elle est plutôt confortable, même si la décoration et le mobilier datent manifestement des années 80. Une fois mes valises déposées, Gilles me propose un apéro avant de me laisser. Nous nous rendons dans un bar à quelques dizaines de mètres de l’hôtel et nous discutons pendant une petite heure autour d’une bière locale, la MOCAF, dont l’étiquette arbore une tête d’éléphant, et de cacahuètes produites ici. Gilles me laisse et me donne rendez-vous pour demain matin.

A l’hôtel, je découvre la salle de restaurant dans laquelle je devrai dîner chaque soir pendant les deux semaines à venir.

Il n’est pas question de faire du tourisme. Mes seules sorties autorisées se feront avec Gilles, et armé. Les consignes sont parfaitement claires. Le restaurant est désert. Je prends mon repas seul, en regardant TV5 Monde. Au menu, poisson « capitaine » du fleuve et banane plantain. Très agréable. Dans la chambre, il y a bien une télé. Mais pas plus ce soir que durant tout le séjour, je ne parviendrai à capter quoi que ce soit !

Mercredi 3 décembre 2014

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Je prends mon petit-déjeuner dans une salle à manger toujours aussi déserte et, surprise, le serveur est le même qu’hier soir. Je crois que la législation du travail diffère un peu de la notre !!!

A la réception, je m’inquiète de ne pas avoir le wifi promis. Le réceptionniste m’explique qu’il y a actuellement une panne, mais que les choses devraient rentrer dans l’ordre sous peu.

Gilles arrive, et nous voici partis vers le camp Izamo où doit se dérouler le stage. Nous traversons le centre de Bangui, avec ses rues

encombrées par les piétons, les marchands ambulants, les voitures à bras, les ânes, et la circulation anarchique des motos et voitures. Régulièrement, implantés sur les carrefours stratégiques, des véhicules blindés de la MINUSCA veillent tandis que des patrouilles en pick-up sillonnent les rues.

Nous parvenons à destination, après un périple d’environ 3 kilomètres. Le camp est organisé autour de la Place d’Armes, et, après les quelques bâtiments administratifs, prennent place des baraquements qui sont en réalité les logements d’une grande partie des gendarmes. On a donc dans le camp une belle pagaille tout à fait africaine : une Place d’Arme sur laquelle on a l’impression que les militaires se relaient toute la journée pour la balayer, une entrée fermée par une barrière sur laquelle veille en permanence un gendarme assis sur une chaise en plastique sous un arbre … et les femmes et les enfants qui circulent librement en se mêlant aux militaires.

Gilles me désigne un petit bâtiment un peu à l’écart, et m’indique que c’est là que la formation doit avoir lieu : la salle de conférence « Général François NDJADDER ». Il s’agit en fait dune grande salle avec une estrade et un bureau et des chaises disparates. Il ne me reste plus qu’à faire la connaissance de mes stagiaires. Ils sont une quarantaine, policiers et gendarmes, de tous âges, et surtout … dans des tenues totalement disparates. Pantalons, chemises, chaussures, on a l’impression que chacun s’est ingénié à trouver un élément d’uniforme totalement différent de celui de son voisin ! Il va me falloir un peu de temps pour identifier gendarmes et policiers. Et encore, je ne vous ai pas encore parlé de ceux qui sont en civil : costumes, chemises à fleurs, boubous des femmes...

Gilles me présente à mon auditoire, je dis quelques mots en expliquant quels sont les objectifs que je me suis fixés pour cette formation, puis c’est au tour des stagiaires de se présenter un à un, ce qui me permets de commencer à les identifier.

Nous nous mettons d’accord sur l’organisation de la formation. Nous travaillerons chaque jour, sauf le dimanche, de 8 heures à 14 heures. En effet, il faut tenir compte du fait que certains ont une heure de marche à pied à effectuer pour venir chaque matin, autant pour le retour, et qu’à cette période, il fait entre 30 et 35°C durant la journée ! Un stagiaire est chargé d’assurer le secrétariat du stage, c'est-à-dire essentiellement de contrôler les présences. Une fois ces détails pratiques réglés, nous pouvons entrer dans le vif du sujet et commencer le cours. Très rapidement, je comprends que le niveau de compétences professionnelles de mes stagiaires est très inégal et qu’il est préférable de repartir des connaissances fondamentales si je veux que tout le monde suive.  Par ailleurs, je décide d’intégrer un maximum de mises en situation afin de contrôler que le contenu des cours est bien assimilé.

Autre élément qu’il me faut bien prendre en compte : il fait chaud, extrêmement chaud, et il n’y a évidemment pas de climatisation dans la salle !

Vendredi 5 décembre 2014

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La formation a bien avancé hier.  Mes stagiaires se sont révélés très attentifs, très investis et lorsque je pose une question ou que j’ai besoin de participants pour des exercices, je n’ai que l’embarras du choix parmi les volontaires.

Aujourd’hui, notre programme sera un peu perturbé. Le vendredi est le jour du Grand Rapport au camp. L’ensemble des unités de la gendarmerie sont représentées pour une revue sur la Place d’Armes. C’est le Lieutenant-colonel Guy-Bertrand DAMONGO, Directeur Général de la Gendarmerie

Nationale qui préside la cérémonie. Durant son allocution, il me présente et expose aux troupes l’objectif de ce stage et l’importance qu’il revêt dans un processus de reprise du terrain par les forces de sécurité intérieure centrafricaines.

Après les cours, c’est au ministère de la sécurité publique et de l’émigration – immigration que Gilles et moi devons nous rendre. Nous y assistons à une réunion de sécurité présidée par le ministre, le Colonel Denis WANGAO-KIZIMALE.

Le plus amusant est de voir les Directeurs Généraux de la Police et de la Gendarmerie Nationales en compétition pour s’attirer les bonnes grâces du ministre. Un petit air de déjà vu ?

Dimanche 7 décembre 2014

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Après un samedi studieux, aujourd’hui c’est repos. Ou presque. Je prends un peu mon temps ce matin. J’ai largement le temps de me préparer avant que Gilles ne vienne me chercher. Il a la gentillesse de m’accompagner à la messe. Nous n’irons pas à la cathédrale, mais à la nonciature de Bangui. C’est l’évêque de Bangui lui-même, Monseigneur Dieudonné NZAPALAINGA , qui célèbre l’office du dimanche. La nonciature, qui est l’équivalent de la représentation diplomatique du Saint Siège, bénéficie à ce titre de l’immunité diplomatique. C’est une grande villa, quasiment invisible de la rue, car ceinte d’un haut mur de protection. La messe se déroule dans la chapelle de la nonciature, où la cinquantaine de fidèles présents ont bien du mal à tenir, et dans laquelle il fait une chaleur étouffante. Les belles tenues arborées par tous, hommes et femmes, ont du mal à garder leur lustre avec cette sueur qui nous inonde tous.

Après la messe, Gilles me raccompagne à l’hôtel où je m’empresse de me mettre en tenue plus légère. Je passe le reste de la journée à préparer les cours et surtout les exercices pour le lendemain.

Lundi 8 - jeudi 11 décembre 2014

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Cette semaine de travail s’est déroulée dans une excellente ambiance. Je suis chaque jour étonné de voir à quel point mes stagiaires sont motivés et impliqués malgré la chaleur et l’inconfort de notre salle de cours. Les mises en situation suscitent toujours autant de volontariat pour ne pas dire d’enthousiasme. J’ai juste dû apporter un petit aménagement à mon dispositif : je note à chaque exercice le nom des participants, de façon à intégrer une note de participation à l’évaluation de fin de

stage. Et je me suis rendu compte que certains, en particulier les officiers, choisissent des rôles plutôt faciles, dans lesquels ils ne se mettent pas vraiment en difficulté ! Alors j’ai institué un système permettant de bonifier la note de participation pour ceux qui prennent des risques lors des exercices. L’effet est immédiat et un équilibre est retrouvé.

Même si manifestement il y a deux ou trois stagiaires qui sont là en touristes, la très grande majorité d’entre eux sont curieux, à

l’écoute, attentifs, posent des questions et se font un point d’honneur à restituer le contenu du cours des jours précédents.

Les mises en situation sont parfois épiques : ils se prennent complètement au jeu et disposent de réels talents d’acteurs.

Par ailleurs, certaines femmes rivalisent d’élégance, arborant chaque jour une tenue différente, mais toujours très colorée.

Vendredi 12 décembre 2014

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Comme vendredi dernier, la semaine s’achève par le Grand Rapport. Cette fois-ci, c’est au commissariat de Police que celui-ci se tient, et c’est le Directeur Général de la Police, Alain Victoire NABEZA qui le préside.

La journée est consacrée aux ultimes révisions avant les évaluations de fin de stage.

A l’issue, Gilles m’emmène déjeuner avec quelques militaires de l’ambassade de France dans un restaurant tenu par un expatrié français : le « Cafrina ».

Samedi 13 décembre 2014

 

C’est le grand jour pour les stagiaires ! On sent depuis quelques jours qu’une certaine tension s’installe et qu’ils redoutent cette évaluation.

Avant de distribuer les sujets, je prends soin de les rassurer un peu, je précise qu’il n’y aura pas de questions-pièges et que les points importants, sur lesquels porteront les questions, ont été vus et revus durant ces deux semaines.

Une fois qu’ils ont fini de composer, je leur annonce que plusieurs personnalités officielles

seront présentes lundi, lorsqu’ils recevront leur diplôme de fin de stage, notamment le ministre de la Sécurité Publique et de l’Emigration-Immigration et le représentant de la Délégation de l’Union Européenne en République Centrafricaine. Nous achevons la journée en préparant le scénario de la reconstitution d’un cas pratique dont certains d’entre eux seront les acteurs, afin de présenter aux invités de la cérémonie quelques aspects de la formation reçue.

Dimanche 14 décembre 2014

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Aujourd’hui, c’est relâche. Pas de cours à préparer. Gilles m’a proposé de l’accompagner à une exposition à l’Alliance Française.

Il s’agit du centre culturel qui permet aux expatriés français de se retrouver pour « parler du pays ».

A quelques jours de Noël, une exposition de produits artisanaux locaux s’y tient : tableaux, bijoux, sculptures, mobilier, ouvrages de couture … me permettent de découvrir certains aspects de l’art centrafricain.

J’y fais l’acquisition d’un « Diplomate ». C’est le nom donné par les Centrafricains, plutôt moqueurs, à une statue représentant un hippopotame ventru, dressé sur ses pattes arrière, habillé en costume et cravate, coiffé d’un chapeau, et porteur d’un petit cartable en cuir lui conférant un air très respectable. Une façon de tourner en ridicule tous ceux qui, dans les administrations, se donnent un air important !

Je choisis aussi une sculpture en bois représentant une antilope et son petit.

L’après-midi est un peu plus studieux. En effet, il faut bien corriger les copies de mes stagiaires. Le résultat est plutôt agréablement surprenant. A part quelques cas de stagiaires dont j’avais bien décelé les difficultés, les tests sont plutôt réussis et il y a même quelques copies pratiquement parfaites. Il ne me reste plus qu’à établir le classement et à préparer les diplômes.

Finalement, un seul des 37 candidats ne réussit pas les tests. Le major de la promotion est le gendarme Magloire SIEMBO LEMOYASSOLIMPIO, qui avec une note de 20/20, devance le Sous-Lieutenant Victorien MOINDI NDACKO (19,5/20). La moyenne générale s’établit à 14,65/20. De quoi être satisfait pour le formateur que je suis.

Lundi 15 décembre 2014

 

C’est aujourd’hui le grand jour pour les stagiaires, celui de la clôture du stage et surtout celui où ils vont se voir remettre leur diplôme devant un parterre de personnalités qui sont venues les voir et les féliciter pour leur travail.

C’est évidemment pour moi aussi une journée particulière, puisque les résultats obtenus par mes stagiaires sont le signe que ma formation a été efficace et fructueuse.

La salle est prête, les stagiaires sont sur leur trente et un : uniformes impeccables pour les uns, mais aussi quelques boubous colorés.

Les officiels font enfin leur entrée, ministre en tête. Sont également présents des représentants de la Délégation Européenne, les Directeurs de la Police et de la Gendarmerie, quelques officiers, mais également, des responsables des forces qui concourent actuellement à la sécurité intérieure en RCA : MINUSCA, SANGARIS, EUFOR.

Gilles ouvre le bal en remerciant chacun pour sa présence et en rappelant l’objectif du stage et en le replaçant dans le contexte du rétablissement de l’autorité de l’Etat.

Puis c’est au tour du Général Ministre de féliciter les stagiaires pour leur engagement et de remercier la Délégation européenne d’avoir financé cette Action de formation. Il rappelle à quel point le futur Centre Opérationnel commun à la Police et à la Gendarmerie est important dans le dispositif de retour à la paix et à la reprise en compte par les forces de sécurité intérieure centrafricaines de leur mission.

Le représentant de la Délégation européenne rappelle l’engagement de la communauté européenne dans le processus de retour à la paix et la nécessité pour l’Etat centrafricain de rétablir sa souveraineté dans le domaine de la sécurité.

C’est ensuite à mon tour de prendre la parole. Je développe rapidement les différents axes suivis durant cette formation, la méthode employée, et je souligne le sérieux des stagiaires, leur engagement et le niveau révélé par l’évaluation finale.

Les stagiaires jouent enfin le thème qu’ils ont préparé et sont applaudis par l’assistance.

Il ne reste plus qu’à leur remettre leur diplôme, dans l’ordre du classement, petit moment de fierté pour les meilleurs qui sont chaleureusement félicités par les autorités présentes.

Enfin, les stagiaires m’ont réservé une belle surprise : malgré la faiblesse de leurs moyens financiers, ils se sont cotisés pour m’offrir un tableau figurant la carte de la République Centrafricaine et y ont fait apposer une dédicace personnalisée. Une stagiaire prononce un gentil discours de remerciements au nom de tous. C’est finalement pour moi le moment le plus émouvant de cette cérémonie.

Une fois les « huiles » parties, nous partageons un sympathique moment de convivialité autour d’un petit buffet que Gilles et moi avons préparé pour les stagiaires. C’est aussi le moment des photos, chacun voulant conserver un souvenir de cette quinzaine passée ensemble avant que nous ne nous séparions.

Mardi 16 décembre 2014

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Mes dernières heures sur le sol centrafricain se passent à préparer mes valises, à effectuer les formalités de départ auprès de la réception de l’hôtel et à procéder à mon enregistrement sur le vol retour.

Dernière touche locale : je dépose mes bagages au comptoir AIR France de Bangui, une villa dans le centre-ville. Là, pas de pesée des valises, un étiquetage à la main et, évidemment pas de tapis roulant pour acheminer les bagages ! derrière l’hôtesse qui les enregistre, se trouve la porte béante d’un camion dans lequel un employé les entasse … Puis c’est l’heure du départ, Gilles m’accompagne jusqu’à l’aéroport et nous nous séparons à l’entrée de la zone d’embarquement. Dernière attention de sa part, je passe mes derniers instants d’attente dans le « salon VIP » de l’aérogare, dont la principale vertu est de disposer de la

climatisation !

Mon premier vol me conduit à Yaoundé, pour une escale de quatre longues heures en zone de transit, durant laquelle une collation nous est servie. Puis vient le vol jusqu’à Roissy. Une nouvelle attente, et c’est la dernière étape jusqu’à Nice que je regagne avec la tête pleine de ces émotions et ces superbes souvenirs que je ramène.

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